- Les Halictes, un parasite
Connaissez-vous les Halictes ! Peut-être non. Le mal n'est pas grand : on peut très bien goûter les quelques douceurs de la vie sans connaître les Halictes. Cependant, interrogés avec persistance, ces humbles, sans histoire, nous racontent des choses bien singulières, et leur fréquentation n'est pas à dédaigner si nous sommes désireux d'élargir un peu nos idées sur la troublante cohue de ce monde.
- Les Halictes, la concierge
En deux mois, à peu près, la famille printanière de l'Halicte acquiert la forme adulte ; elle quitte les cellules vers la fin de juin. Que doit-il se passer en ces novices, sur le seuil du terrier franchi pour la première fois ? Apparemment quelque chose de comparable à nos impressions d'enfance. En leur mémoire, vierge encore de tout souvenir, l'image se grave, précise, indélébile. Malgré les ans, je vois toujours la dalle où sonnaient les petits crapauds, le parapet de groseilliers...
- Les Halictes, la parthenogénèse
L'Halicte nous parle d'une autre question, relative à l'un des problèmes les plus obscurs de la vie. Rétrogradons de vingt-cinq ans. J'habite Orange. Ma demeure est isolée au milieu des prairies. Au pied du mur d'enceinte de la cour, à l'exposition du midi, est un étroit sentier gazonné de chiendent. Le soleil y donne en plein, et ses rayons, répercutés par le crépi du mur, en font un petit coin sénégalien, exempt des brutales bouffées du mistral.